L’émail est une des pierres angulaires de la céramique. Un émail raté et c’est votre pièce qui est ratée.
Pour ma part, j’ai choisi de n’émailler que l’intérieur de mes pièces, préférant laisser la porcelaine brute et douce au touché à l’extérieur.
Tous les émaux de l’atelier sont de ma confection. J’aime ces temps de ces pesées précises où tout à de l’importance. Sans doute mon passé de chimiste qui me rattrape. Au départ, un émail contient de la silice et du kaolin. Il faut toutefois ajouter un fondant pour que le couple fonde à plus basse température comptable avec le tesson de céramique. En haute température (1280 – 1300 °C), les fondants usuels sont la potasse, la soude ou le magnésium. Pour la faïence, c’est plus difficile de rabaisser la température du couple silice Kaolin, on a beaucoup utilisé le plomb, très puissant. Maintenant, plus préoccupé par les effets sanitaires des produits, on s’oriente vers des frittes sans plomb : des émaux fondus et broyés, que l’on incorpore sous forme de poudre.
L’émaillage consiste à tremper la pièce dans un bain d’émail ou à pulvériser l’émail. Pour ma part, je pulvérise presque toujours. L’émail est en suspension dans l’eau et non dissout. Quand il est appliqué sur le tesson de céramique poreux, le tesson adsorbe l’eau et l’émail se retrouve en poudre fine sur les zones émaillées. A la cuisson, la fine poudre fond comme du verre.